Cartes par anamorphose du 1er tour des présidentielles 2017

Une discussion sur Twitter à propos des résultats du 1er tour des présidentielles de 2017 portait sur le principe d’une cartographie par communes. Les premières cartes présentaient comme celle du Parisien le candidat arrivé en tête par commune:

CARTE_TETE_COM

Alexandre Léchenet et Jean-Laurent Cassely notaient à juste titre dans Slate que cette carte « territoriale » présente un biais. Les scores par commune ne tiennent pas compte des tailles de population très différentes. Ils proposent classiquement une carte des mêmes chiffres mais sur un fond où la taille des communes est déformée (anamorphosée) en fonction de la population:

carteSLATE

On constate que ce type de carte qui procure un effet de loupe très net sur les grandes villes donne une interprétation différentes du phénomène.

Comme je l’ai exprimé  sur Twitter, cette cartographie est intéressante mais elle possède toujours un biais. Puisqu’au niveau national, 5 % seulement séparent le premier du 4ème, réduire  la visualisation du résultat au candidat arrivé en premier est une simplification trop forte. Je proposais de présenter avec la même méthode les scores des candidats. A partir de ces données ouvertes et en utilisant l’excellent logiciel Scapetoad développé par le laboratoire CHOROS à l’EPFL puis ArcGIS, j’ai produit très rapidement les cartes suivantes. Note : attention, le résultat est indicatif car  les changements dans les communes depuis début 2017 ne sont pas pris en compte dans le fichier des communes utilisé, certaines petites communes disparues ou fusionnées n’ont pas de valeur pour le scrutin. Compte tenu de l’anamorphose sur les tailles de population, les petites communes en question sont quasiment invisibles et le biais est peu perceptible, mais cela devra être corrigé..

MacronLePenFillonMelenchonHamonCommunes

En plus des logiques régionales, elles confirment un fait déjà largement remarqué, la territorialisation opposée du vote Macron et du vote Le Pen. Le premier est urbain et même hyper-urbain, le second caractérise plutôt les petites villes et les zones rurales. On notera aussi que ce type de visualisation par anamorphose, qui semble exagérer les territoires urbains et gommer ou même faire disparaître les territoires ruraux, peut aussi être perçu symboliquement comme un discours politique en soi. On répondra que représenter en fonction de la superficie du territoire en est un autre, simplement plus traditionnel.

Laisser un commentaire